D’importantes structures, de véritables usines photographiques apparaissent dans toute l’Europe sur le modèle américain. Au sein de ces entreprises, des « produits » normalisés sont vendus au meilleur prix à une clientèle de plus en plus nombreuse et friande du service intégral proposé. Dans ce type de structures, le photographe s’intègre dans une chaîne de production prépresse à même de réaliser des catalogues et brochures publicitaires au meilleur coup. Ce type de production à pendant des années constitué le « fonds de commerce » des photographes débutants ou confirmés en leur garantissant un chiffre d’affaires minimum. D’après une étude de l’observatoire des professions de l’image, la photographie entre dans le millénaire en affichant un potentiel de croissance inégalé dans son histoire (25,5 milliards de francs en France en 2000). La prise de vue professionnelle fait vivre directement près de 20 000 personnes en France, dont 14 200 photographes. Ce chiffre important s’explique par l’omniprésence de la photographie dans les médias et le secteur de la communication. Ainsi près de 4 000 photographes exercent dans le secteur de la mode et de la publicité. Près de 1 400 photographes sont porteurs de la carte de presse, 850 comme salariés d ‘entreprise et d’agences de presse et plus de 500 sont employés comme pigistes (estimation 2000). Les portraitistes sont également des artisans photographes. Ils sont les derniers défenseurs d’une photographie sociale (mariage, portrait) tombée en désuétude au cours des années 70. On estime pourtant à 1 400 le nombre de portraitistes en France qui parviennent à dépasser 30% de leur chiffre d’affaires annuel en prise de vue. Pour les plus offensifs d’entre eux, cette activité s’étend à la prise de vue publicitaire (désignée « industrie »). Leurs compétences et leurs équipements de prise de vue permettent d’apporter un service de proximité aux PME-PMI locales. L’existence des photographes et leur importance sur le marché de l’image ne sont donc pas remises en cause, c’est plutôt l’organisation de la profession qui évolue. Le photographe de demain devra s’associer et s’intégrer à une chaîne de production ou rester indépendant grâce à une personnalité et une créativité reconnues.